Histoire et Patrimoine
Autrefois appelé Barie en Albret, le territoire de la commune est une ancienne baronnie. Elle appartient un temps à un chef protestant, ami d'Henri de Navarre, Jean de Fabas, vicomte de Castets. Ce seigneur sert le futur Henri IV à la bataille de Coutras en 1587.
La longue façade fluviale sur deux méandres de la Garonne, fait la fortune de Barie, car les terres sédimentaires sont enrichies par le limon déposé lors des crues. Ce sont des terres à maraîchage, à osier, à chanvre pour le cordage des navires.
Cette façade fluviale est également bénéfique pour les pécheurs d'aloses à la saison, celles-ci se prélassant dans les eaux tièdes d'avril en suivant les larges courbes des méandres.
Cependant, les crues du fleuve amènent aussi la ruine des maisons et des dépendances agricoles. Elles sont particulièrement ravageuses au XVIIIe siècle. Ainsi le terrible « eyguat » (inondation) de 1770 démolit l'église et envahit une centaine de maisons de la plaine. Il faut ensuite reconstruire. C'est la raison pour laquelle les habitations locales ont plusieurs étages et que les dépendances sont bâties sur des pilotis de pierre.
Les anciens du village gardent en mémoire la crue de 1930, appelée le grand eyguat. Parfois, l'eau s'étend dans la plaine et rejoint le canal latéral pour ne former qu'un immense lac en mouvement emportant arbres, hangars, bétail, volaille, avec une force irrésistible.
L'église Sainte Catherine est reconstruite quelques années après l'inondation de 1776, sous une forme très simple, intéressante par sa façade à trois registres verticaux. Le portail dont les voussures s'accompagnent de chapiteaux sculptés s'accompagne, au rez de chaussée, de fenêtres hautes et étroites. Au milieu du XIXè siècle on lui ajoute une flèche visible de loin. On fait alors appel à l'architecte bordelais Jules Mondet. Il réalise une étonnante flèche de style néo-roman à plusieurs niveaux et bâties sur un solide narthex.
La Mairie, construite au début du XXe siècle, abrite les services de la Mairie et l'agence postale. Comme la plupart des constructions locales, le bâtiment est d'abord caractérisé par une architecture surélevée, afin de lutter contre les inondations. L'édifice est construit sur un soubassement à bossages. Le corps de bâtiment central est flanqué de deux ailes saillantes réunies par une galerie couverte à trois arcades, elle-même surmontée d'une terrasse. Cette disposition permet de desservir les deux administrations et un logement communal.
Les séchoirs à tabac, silhouettes familiales partout dans le village, constituent un patrimoine agricole très apprécié. Construits sur un petit muret en pierre, ils rappellent que le village fut un important producteur de tabac, mis à sécher dans ces bâtiments pendant l’hiver.
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